Lundi 14 Mars

 

CARTE BLANCHE À L'ETNA

 

18h. Situé à Montreuil, l’Etna est un atelier partagé, un laboratoire artisanal, un lieu de création, de transmission et d’échanges autour du cinéma expérimental et de la pratique de l’argentique situé à Montreuil.

Pour contester au public sa place assise, passive, au contraire l'inviter à l'errance, le répandre par contagion dans une série de projections et d'ambiances. Attiré par des sons, investi par des images, pour ne pas y être soumis. L'ETNA propose de construire temporairement un parcours de cinéma modulable, à travers des rideaux, au fil d'écrans multipliés, tissés des créations des cinéastes issus de l'atelier, de leurs amis et de leurs amours.

Mardi 15 Mars

 

Soirée Gunther Anders avec Nicolas Rey

http://www.derives.tv/Autrement-la-Molussie

 

Günther Anders (ou Günther "Autrement"), né en 1902 et mort en 1992, élève de Husserl et de Heidegger, premier mari de Hannah Arendt, a produit une œuvre importante, ancrée dans le concret bien que principalement philosophique, une œuvre à la fois visionnaire et soucieuse d'être de son temps, en colère et toute empreinte de rationalité. S'intéressant d'abord à des sujets aussi bien esthétiques que politiques, contemporain de Brecht et de Benjamin, prenant la route de l'exil tout comme eux, il est marqué à jamais par l'horreur des bombardements nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki et ne cessera depuis ce moment-là de dénoncer une société où l'humain est rendu "obsolète" par la toute puissance de la technologie dont le nucléaire lui paraît-être l'aboutissement le plus néfaste. Les idées d'Anders seront souvent reprises par plus célèbres que lui (Marcuse, Debord etc.) et ses textes circuleront notamment dans le milieu de l'écologie radicale en Allemagne et en Autriche dans les années 1970-80 mais il faudra attendre 2002 avant la publication en français du premier tome de L'Obsolescence de l'homme. Depuis, beaucoup de ses ouvrages ont reçu une traduction française.

 

 

18h.  "Que jamais nous n'aurons été là. Günther Anders, un fragment", film (16mm sur vidéo, 38', 1993) réalisé par Roswitha Zwiegler qui est partie à la rencontre de Günther Anders en 1987 dans la foulée de la la publication du célèbre entretien avec Mandfred Bissinger dans la revue Natur, où à la suite de l'accident nucléaire de Tchernobyl, Günther Anders appelle à empêcher physiquement les responsables de l'industrie nucléaire de nuire. (Le texte de cet entretien et les réactions qu'il a suscité est publié aux Editions Fario).

 

19h. Lecture d'extraits de L'obsolescence de l'homme par Olivier De Rousseau en présence de Philippe Ivernel traducteur de Günther Anders et  professeur honoraire de l'Université Paris VIII, chercheur associé au CNRS, spécialiste de Brecht, du théâtre allemand et du théâtre d'intervention.

 

21h."Autrement, la Molussie"

de Nicolas Rey (16mm, 81 min, 2012), film en neuf bobines à partir de fragments de "die molussische Katakombe", roman antifasciste écrit par Anders dans les années 1930 et terminé en exil, publié en Allemagne en 1992 et à ce jour pas encore traduit en français. Dans ce texte matrice auquel Anders fera référence toute sa vie, des prisonniers d’une geôle d’un état fasciste imaginaire, la Molussie, se transmettent des histoires à propos du dehors, comme autant de fables à portée politique et philosophique.

 

Mercredi 16 Mars

 

19h. "Montreuil, Arts et Cultures en liberté".
Après les attentats de l'année 2015, la ville de Montreuil et les acteurs
culturels de son territoire (artistes, compagnies, lieux) affirment la place
de l'art et de la culture comme rempart contre tous les obscurantismes.
En présence d'Alexie Lorca, Adjointe au Maire et Patrice Bessac Maire de
Montreuil et de nombreux artistes montreuillois.

Jeudi 17 Mars

 

CHRONIQUES PAYSANNES

 

18h30. Film : Entretien avec Laurent Cartier réalisé dans le cadre de l'exposition sur mai 68 « Comme un papier tue-mouches dans une maison de vacances fermée »

 

19h. Film : Frontières à St Dizier de Stéphane Gatti

Avec Laurent Cartier, militant de la Confédération Paysanne

 

21h. Film : Vague à l'âme paysanne de Jean-Jacques Rault

Trois paysans du Centre Bretagne livrent leur quotidien fait de travail, de plaisir, de contraintes, de doutes… entre dépendance à la manne européenne et fluctuations des cours. Le film explore ce « vague à l’âme », mais aussi la passion de ces hommes pour leur vie paysanne.

Discussions et Débats : Solitude et résistance

Vendredi 18 Mars

 

14 H. Exposition d’affiches de la classe relais.

Exposition d’affiches de la classe relais et Portes Ouvertes dans la salle de classe pour la présentation des projets artistiques de l’année.

Depuis plusieurs années nous accueillons à la Parole errante à Montreuil, une classe relais. Derrière ce qualificatif obscur se cache un accueil temporaire adapté à des collégiens en voie de décrochage scolaire. Ces dispositifs proposent - pour une période de 12 semaines - à des élèves de collège entrés dans un processus de rejet de l'institution scolaire de prendre du recul sur leur scolarité et de renouer le mieux possible avec les apprentissages. Ces classes ont su montrer, grâce à leur souplesse, leur utilité dans la lutte contre le décrochage scolaire.

La classe relais de Montreuil est hébergée à la Parole errante en immersion culturelle depuis l’année 2007. Cela s’est traduit concrètement par la réalisation avec les différents groupes d’élèves d’une chronique en sérigraphie de leur présence dans ce lieu et des questions qui les agitaient. Autant d’affiches collectives ou d’affiches individuelles qui témoignent de leur présence et de leur cheminement dans ce lieu. En 2015, un projet ambitieux a vu le jour : il s’agissait de mener une réflexion autour du thème de l’identité et de construire un parcours mural en collaboration avec le musée de l’homme. Les affiches ont été ensuite exposées dans le musée qui acceptait de nous ouvrir ses portes avant même la réouverture officielle au public. Atelier d’affiches mené par Benjamin et Stéphane Gatti

 

Samedi 19 mars

 

JOURNÉE CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES

 

La Parole Errante demain et la Coordination Inter-collectifs contre les Violences Policières

 

21h. Concert de soutien contre les violences policières

Dans le cadre de la journée internationale contre les violences policières, comme chaque année au mois de mars, une manifestation aura lieu à Paris pour réclamer vérité et justice pour les victimes de crimes policiers et dénoncer les violences d'état. Le soir même plusieurs collectifs contre les violences et les crimes policiers, se coordonneront pour organiser un concert de soutien aux familles de victimes et aux blessés par la police. Ce concert sera l'occasion de mettre en place une caisse de soutien pour payer les déplacements des familles ou des blessé-es, les impressions de tracts, d'affiches à l'occasion d'un procès ou d'une manifestation.

St Dizier. Paolo Gasparini

Dimanche 20 mars

 

Chroniques ouvrières

 

10H-16H. Paysage ouvrier est une chronique de la vie ouvrière dans la ville de St Dizier. Ce projet s’étala sur un an. Il y eut des chroniques écrites par Michel Seonnet, une filmée par Stéphane Gatti, une photographiée de Paolo Gasparini et une radio-phonique par Benoit Artaud. La ville de Saint Dizier est une ville dédiée à la fonderie depuis des siècles. Le quotidien et les luttes sont vues à partir du lycée, du quartier, de différentes usines, d’un piquet de grève, d’une usine occupée par des femmes.

Une équipe, Pierre Vincent Cresceri, Jean Baptiste Leroux et Joachim Gatti ont réalisé plusieurs courts métrages donnant à voir le travail ouvrier sans sur-commentaires.

 

16h. Rencontre avec Jean-Pierre Levaray, auteur de la chronique « Je vous écris de l'usine » du mensuel CQFD et auteur de Putain d'usine.

 

 

18h -  « Entre chien et loup »  un film de Karim Benzidani
 sont cinq Conti, des ouvriers à avoir travaillé de nombreuses années chez Continental. Cinq Conti à faire partie des 1120 à s’être battus contre la fermeture annoncée de leur usine. 
Alors oui, le conflit est aujourd’hui fini, mais désormais quelque chose à profondément changé chez chacun d’entre eux…

 

 

 

20H30. Une usine dans les champs:

"Des femmes à la chaîne, entre libération et esclavage".

La sitram est une usine de casseroles inventée ex nihilo par 5 ouvriers techniciens parisiens. Ils profitèrent de la décentralisation pour installer leur projet à Saint Benoit du Sault près de Chateauroux à la campagne. Ils avaient l’idée d’appliquer les principes du taylorisme. Ils firent de la Sitram une multinationale. Aujourd’hui, l’usine a quasiment disparu avec ses fondateurs. Durant deux ans,nous avons rencontré les acteurs de cette histoire. Les ouvrières racontent une histoire qui ressemble à  ce qu’a vécu Simone Weil :

« Hier, j'ai fait le même boulot toute la journée (emboutissage à une presse). Jusqu'à 4 h j'ai travaillé au rythme de 400 pièces à l'heure (j'étais à l'heure, remarquez, avec salaire de 3 F), avec le sentiment que je travaillais dur. À 4 h, le contremaître est venu me dire que si je n'en faisais pas 800 il me renverrait : « Si, à partir de maintenant vous en faites 800, je consentirai peut-être à vous garder. » Vous comprenez, on nous fait une grâce en nous permettant de nous crever, et il faut dire merci. J'ai tendu toutes mes forces, et suis arrivée à 600 à l'heure. On m'a quand même laissée revenir ce matin (ils manquent d'ouvrières, parce que la boîte est trop mauvaise pour que le personnel y soit stable, et qu'il y a des commandes urgentes pour les armements). J'ai fait ce boulot 1 h encore, en me tendant encore un peu plus, et ai fait un peu plus de 650. » un film de Stéphane Gatti réalisé avec le concours de Jean Marc Luneau et Pablo Rosenblatt

La chaîne à la Sitram